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L'unité 212, Sayeret Maglan, est une unité commando d'élite de Tsahal dont la mission principale est d'éliminer des cibles de grande valeur profondément derrière les lignes ennemies. Le mot Maglan se traduit par « Ibis », qui est un oiseau connu pour s'adapter à toutes les situations. L'unité porte bien son nom. Elle est connue pour trouver des moyens créatifs et innovants d’accomplir ses missions. Maglan est spécialisé dans la reconnaissance, la guerre antichar, les technologies avancées et autres armes classifiées.

L'armée israélienne garde secrètes les missions de Maglan et révèle très peu d'informations sur les opérations auxquelles elle participe. Ce que l’on sait, c’est qu’aucune cible n’est hors de sa portée. Ils iront là où personne d'autre n'oserait, ils s'adapteront à n'importe quelle situation et ils sont la raison pour laquelle les ennemis d'Israël dorment la nuit avec une veilleuse allumée.

Maglan a été créée en 1986 en tant qu'unité antichar d'élite à la lumière des leçons tirées de la guerre du Yom Kipur. L'armée israélienne s'est rendu compte qu'elle avait besoin d'un moyen de combattre les chars syriens après qu'ils aient presque envahi les défenses israéliennes sur les hauteurs du Golan au cours des premiers jours de la guerre. Au cours de ses premières années, Maglan aurait été une unité composée de soldats exclus, abandonnés d'autres unités des forces spéciales en raison de leur insubordination. Les unités régulières de Tsahal les considéraient comme des soldats sans frontières. Il a été révélé plus tard que c'était faux, que ce n'était qu'une partie de leur couverture.

Initialement, Maglan était composé de deux équipes – l’une composée de jeunes recrues prometteuses, l’autre composée de soldats expérimentés d’autres unités des forces spéciales, dont l’unité de reconnaissance Nahal, l’unité de reconnaissance des parachutistes et des commandants du prestigieux Sayeret Shaldag.

Au cours de leurs premières années d'opérations, ils ont été entraînés à utiliser des missiles antichar avancés en vue de la prochaine confrontation avec les chars syriens, ainsi qu'à devenir la principale force d'attaque de Tsahal contre l'Irak. En cas de guerre, leur mission première serait d’éliminer l’arsenal irakien de missiles Scud. Alors que la menace d'une attaque syrienne et irakienne s'éloignait au fil des années, ils redéfinirent les objectifs de l'unité. Maglan commença à se spécialiser dans la reconnaissance et d'autres types de guerre. Ils ont été spécialement formés pour utiliser des armes top secrètes et des technologies classifiées. En 2006, l’unité est devenue l’une des unités les plus élitistes de Tsahal, chargée de certaines des missions les plus difficiles, les plus risquées et les plus dangereuses.

Les recrues s'entraînent intensivement pendant un an et demi dans l'un des programmes de formation les plus difficiles de Tsahal. Après 6 mois de base ils poursuivent une formation avancée au sein de la Brigade Parachutiste, comprenant un stage de parachutisme. Les soldats doivent ensuite effectuer une marche de 100 km jusqu'à la base de Maglan avant de commencer leur formation spécifique à l'unité. La formation avancée comprend la navigation, le camouflage, l'observation, la guerre spécialisée, la formation aux armes spéciales et les dispositifs opérationnels spéciaux. Le conditionnement est accentué car ils doivent transporter un équipement pesant environ 70 % de leur masse corporelle sur plusieurs dizaines de kilomètres. Environ un tiers des candidats abandonnent en raison de la rigueur du programme. De plus, chaque recrue suit le cours de commandant de Tsahal.

Maglan était inconnu du grand public jusqu'à la Seconde Guerre du Liban. Le 12 juillet 2006, l'organisation terroriste Hezbollah a mené une embuscade transfrontalière tuant 3 soldats et en enlevant 2 autres. L'armée israélienne a envoyé un char pour sauver les soldats kidnappés, mais celui-ci a écrasé une mine terrestre, tuant les cinq membres de l'équipage. Après avoir lancé un barrage massif de roquettes sur Israël, le Hezbollah a exigé qu’Israël échange les terroristes capturés contre des soldats. Israël a refusé et a lancé une campagne aérienne contre l'organisation terroriste. Quelques jours plus tard, ils envahirent le sud du Liban.

Pendant la guerre, le Hezbollah a lancé des milliers de roquettes sur le nord d’Israël, visant des civils. Les renseignements suggèrent que de nombreuses roquettes étaient lancées depuis des zones côtières. Des officiers supérieurs de Maglan ont planifié une opération clandestine derrière les lignes du Hezbollah pour détruire les lance-roquettes le long de la côte sud du Liban. L’opération a été baptisée « Opération Beach Boys ». Des dizaines de soldats de Maglan ont été transportés par hélicoptère vers le Sud-Liban. Après s’être cachés d’une escouade du Hezbollah qui passait, les soldats ont commencé à appeler à des frappes aériennes contre les lance-roquettes du Hezbollah, ainsi que contre les quartiers généraux, les camions, les dépôts de munitions et d’autres infrastructures militaires. Ils ont également tiré plusieurs missiles antichar guidés par caméra, détruisant des cibles de grande valeur du Hezbollah. Au total, 150 cibles du Hezbollah, dont 40 lance-roquettes, ont été détruites. L'opération a été largement considérée comme un succès et aurait permis de réduire les tirs de roquettes du Hezbollah de 40 %.

En 2014, Maglan a participé à « l’Opération Bordure Protectrice » à Gaza. Les objectifs de l'opération étaient les suivants : détruire les tunnels transfrontaliers du Hamas destinés à infiltrer et kidnapper des citoyens israéliens, et affaiblir les capacités de lancement de roquettes du Hamas après des tirs quotidiens sur Israël. Les efforts de l'armée de l'air israélienne pour détruire les lance-roquettes ont été compliqués par l'utilisation par le Hamas de boucliers humains protégeant leurs sites de lancement, situés dans des zones très peuplées ainsi que des hôpitaux, des mosquées et des bâtiments de l'ONU. Le Hamas comptait sur la réticence d'Israël à frapper des cibles parmi les civils.

Maglan a été chargé d'éliminer ces cibles afin d'éviter des dommages collatéraux. L'unité a réussi à détruire plusieurs lance-roquettes, tuant plus de 50 terroristes du Hamas, ainsi qu'à empêcher les embuscades du Hamas visant les forces terrestres israéliennes. Cependant, tout cela avait un prix. 3 membres de Maglan ont été tués et de nombreux autres ont été blessés par une explosion provenant d'une maison piégée le 14e jour de la guerre. L'unité a reçu la Citation du chef d'état-major pour ses activités pendant la guerre. Leur exécution courageuse de leur mission a été l’une des principales raisons pour lesquelles l’offensive terrestre de Tsahal a été un succès.

Aujourd'hui, Maglan mène régulièrement des opérations top secrètes à haut risque à l'intérieur et autour des frontières hostiles d'Israël. Ils sont en première ligne et se voient confier les missions les plus dangereuses afin d’assurer la sécurité d’Israël et de ses citoyens. Lorsqu'ils ne préparent pas leur prochaine opération, ils s'entraînent avec des technologies nouvelles et innovantes pour la prochaine confrontation avec les ennemis d'Israël. Adaptable, comme son homonyme, l'Ibis, Maglan continuera d'évoluer à mesure que la situation stratégique d'Israël continue de changer.